L’expertise que nous proposons vient en complément de l’analyse comptable faite par un expert. En effet, l’expert-comptable ou le commissaire au compte a pour mission de vérifier la bonne régularité des comptes et aussi de faire ressortir les anomalies de gestion.

Notre démarche est guidée par le bon sens et est totalement gratuite. Nous prenons la dimension humaine dans sa globalité afin que les engagements pris ne viennent pas troubler à terme l’environnement familial.

Notre rôle est tout autre ; Par la discussion, l’entretien, nous essayons de cerner au plus juste la motivation du vendeur, de l’acheteur, nous cherchons à débusquer les non-dits volontaires ou involontaires, nous cernons l’environnement familial qui a toute son importance dans ce domaine.

Prenons l’exemple très banal, où le viticulteur cédant est aidé régulièrement par la famille proche (le père et ou la mère) ; leur travail n’apparait pas dans les charges de personnel, et si le viticulteur futur cessionnaire est seul, le déficit de main d’œuvre devra être compensé par une charge salariale qui risque de grever les résultats. Cela ne veut pas dire que l’affaire ne doit pas se réaliser, mais qu’il faut dès la reprise mettre en place la stratégie qui permettra de compenser ce futur déficit.

Autre exemple vécu. Il s’agit d’un viticulteur, installé depuis longtemps qui exploite une vingtaine d’hectare en IGP et vin de table. Depuis son installation, il n’a jamais réussi à dégager des bénéfices substantiels, ses comptes sont toujours juste à l’équilibre voir déficitaires régulièrement. Il a en projet l’achat d’une parcelle de 5 hectares qui selon lui permettrait à son exploitation de sortir des résultats positifs. En disséquant finement son domaine, il s’avère que celui-ci est composé de nombreuses parcelles éparses, dont certaines présentent peu d’intérêt (mauvaise exposition, terrain difficile, rendement médiocre) et qu’en les abandonnant ou en les vendant, sa charge d’exploitation diminuerait et permettrait certainement au domaine d’atteindre l’équilibre. Bien entendu, pour le viticulteur, la décision est difficile à prendre, le bien familial et le poids de la tradition sont des freins à ce type de prise de décision.

En dernier exemple difficile, nous pouvons citer ce viticulteur de 64 ans, sans héritier, qui souhaite céder son exploitation pour partir en retraite. Son exploitation est sympa, bien organisée, rentable, mais survalorisée à notre avis. L’argument de cette survalorisation est le passage en bio ce qui est soit peut sembler légitime. L’examen du grand livre laisse apparaitre sur les trois dernières années des achats de produits phytosanitaires en quantité suffisamment importante pour que ce soit jugé incompatible avec le passage en bio. Après enquête, ce ne sont que 4,5 hectares sur les 17 que compte l’exploitation qui passent en bio et la séparation réelle des productions sera faite dans des chais différents mais on ne sait pas réellement quand. Il va sans dire que notre avis a été négatif.

De tout ce qui précède, il ne faut pas tirer la conclusion hâtive qui cantonnerait le comité d’éthique pour la transition viticole comme un censeur impitoyable ; comme il a déjà été dit nous ne sommes pas des experts en viticulture, nous sommes plutôt des analystes éclairés, habitués à faire en sorte qu’une entreprise gagne de l’argent. A titre d’exemple nous avons appliqué à certain de nos interlocuteurs des pistes de cost killing comme ce domaine qui payait des honoraires d’expert-comptable 4 fois cher plus que la moyenne. Avec Terra Hominis, le comité d’éthique a validé un projet dans le bordelais et un autre dans le cognac.